Professionnels

La plupart des gîtes larvaires se trouvent chez des particuliers et sur le domaine public. Toutefois, les moustiques tigres peuvent aussi se développer dans des zones appartenant à des entreprises privées.
Les éléments matériels stockés en extérieur, comme par exemple dans les jardineries (pôts et divers récipients), les garages (pneus), les magasins de bricolage ou les exploitations agricoles, peuvent être des gîtes larvaires potentiels. Dans la mesure du possible, tout matériel pouvant retenir de l’eau devrait être entreposé dans un endroit abrité des précipitations ou stocké d’une façon à ce que l’eau ne puisse pas y stagner. Il est donc important de communiquer avec ces professionnels afin de leur expliquer les bons gestes à adopter et éventuellement les accompagner sur leur site d’activité afin de réaliser un diagnostic. En effet, la quantité et la nature des gîtes présents seront dépendantes du secteur d’activité de chaque professionnel.

Vous trouverez plus d’informations sur ce site : https://agirmoustique.fr/professionnel/

L’Entente Interdépartementale pour la Démoustication (EID) en Rhône-Alpes a également rédigé un guide pour agir contre le moustique tigre en habitat collectif.

Rappel de la réglementation

En complément du Réglement Sanitaire Départemental (RSD), outil spécifique à chaque département, le Maire dispose d’un pouvoir de police général en matière de prévention des maladies épidémiques et contagieuses et de maintien de l’hygiène et de la salubrité publique. Il lui permet de prendre la décision de fixer un arrêté municipal pour stipuler que particuliers et professionnels de la commune doivent tout faire pour endiguer la prolifération du moustique tigre et supprimer les gîtes larvaires se trouvant sur leur propriété. L’arrêté peut également préciser les méthodes pour neutraliser les gîtes potentiels : en asséchant ou en supprimant les points d’eaux quand c’est possible, en protégeant les gîtes ne pouvant pas être supprimés par une moustiquaire ou un couvercle étanche, par exemple.

La prise d’un arrêté de ce type est d’autant plus efficace lorsqu’il est précisé que le non-respect des recommandations est passible d’une contravention. Cela donne également la possibilité aux agents de police de constater le respect ou non de l’obligation de destruction des gîtes. Les professionnels ne respectant pas les préconisations se verront rappeler les règles en vigueur, et si besoin, une rencontre avec les agents et élus en charge du moustique tigre pourra être organisée pour rappeler les enjeux et les problématiques associées. Dans le cas où le non-respect de l’arrêté serait constaté à plusieurs reprises, un courrier de mise en demeure pourra être envoyé.

Le secteur du BTP est également concerné par la problématique du moustique tigre.

Toitures plates et terrasses sur plots

Les toitures plates, par leur conception initiale ou leur vieillissement peuvent être support d’eaux stagnantes. Les DTU qui les concernent, préconisent une pente de 1%, mais la pente nulle est également acceptée.

Or sur les systèmes de toitures-bitumes neufs, des stagnations d’eau de plusieurs centimètres en bas de pente sont observables. En vieillissant, des zones plus basses que le point d’écoulement peuvent apparaître et retenir de l’eau stagnante sur de grandes surfaces et ainsi permettre le développement du moustique tigre.

Contrairement à la plupart des gîtes larvaires retrouvés sur le domaine privatif, les gîtes concernant le secteur du BTP sont des gîtes structurels qu’il est difficile voire impossible de supprimer car ils font partie intégrante de la construction.

Pour empêcher l’installation et le développement des moustiques, il est donc important de suivre quelques préconisations lors d’un projet de construction. Ces mesures ciblent spécifiquement certains éléments du bâti : terrasses sur plots, les toitures plates, les réserves d’eau, les gouttières, et les descentes de gouttières.

Télécharger le document de préconisations générales d’urbanisme

La mise en place d’un arrêté municipal définissant les mesures de lutte obligatoire à mettre en place pour endiguer la prolifération du moustique tigre dans la commune est un outil solide pour inciter les professionnels à adopter les bons gestes

Une des solutions existantes consiste à placer du gravier sur la toiture afin de combler la zone de retenue d’eau. Cependant, toutes les toitures ne sont pas conçues pour supporter une telle charge supplémentaire, d’où l’intérêt de tenir compte de cette problématique dès la conception.

La végétalisation des toitures peut aussi être une solution. La végétation absorbe l’eau et l’évapotranspiration réduit considérablement le risque de stagnation. 

Des mèches drainantes peuvent également être installées en cas de stagnation.

Mèche drainante

Les terrasses-balcon et les terrasses réalisées sur du bâti secondaire sont également régulièrement source de problème. En effet, leur pente souvent nulle permet à l’eau de stagner et l’abri créé par les dalles ou les lattes réduit sensiblement l’évaporation. Ces lieux très riches en matière organique deviennent des gîtes larvaires idéaux . La nuisance qui en découle peut devenir très importante. 

Regards de descente de gouttières

Les regards de descente de gouttières peuvent constituer d’importants gîtes larvaires. Certains regards en béton recouverts d’un couvercle possèdent un interstice plus ou moins important avec la descente de gouttière, ce qui permet aux moustiques d’accéder à l’eau. Il convient de les obturer avec par exemple un tissu.

Des regards à couvercle hermétique en métal ou en plastique sont de bonnes solutions. Leur fermeture est plus ajustée et empêche aux moustiques d’accéder à l’eau pour pondre.

Cas des chambres de télécommunications

Les chambres de télécommunication présentent un coffrage béton étanche sous le niveau de la chaussée qui peut donc accumuler de l’eau pluviale.
Il a été constaté que les anciens modèles de chambres, dont le coffrage est fermé par des plaques en béton amovibles, sont perméables et empêchent à l’eau de stagner. Seuls les modèles de coffrage récents (coffrage avec fond) et avec des plaques métalliques percées retiennent l’eau et constituent donc des gîtes larvaires potentiels.