Le moustique tigre est installé en Alsace depuis 2015. Initialement cantonné à quelques communes, ce moustique a rapidement colonisé une grande partie de la région. Outre la nuisance qu’il engendre, ce moustique est potentiellement vecteur de maladies tropicales. La lutte contre le moustique tigre devient un véritable enjeu de santé publique. Par ailleurs, la prolifération non maîtrisée des moustiques peut également avoir des conséquences sur le tourisme.
La désignation d’un binôme référent élu/technicien est une étape essentielle pour superviser et établir un suivi efficace des mesures de lutte contre le moustique tigre. L’association d’un agent et d’un élu est fortement recommandée, afin que ce binôme référent soit complémentaire, à la fois sur les aspects techniques, sociaux et politiques.
Son rôle est de coordonner le suivi et la lutte contre ce moustique, former les agents de la collectivité en interne et être présent pour répondre de manière adaptée aux sollicitations des administrés.
Le binôme pourra être formé en amont sur les différentes thématiques liées à la présence du moustique tigre par les opérateurs de démoustication publics locaux :
Il est primordial de sensibiliser et former les forces vives de la commune pour conseiller les administrés et intégrer la problématique du moustique tigre dans l’ensemble des missions de la commune (urbanisme, espaces verts, assainissement, etc.). La collectivité s’appuie sur ce binôme référent pour la formation de ses équipes et peut, si besoin, se mettre en lien avec l’opérateur public de démoustication (OPD) compétent sur son territoire.
Par ailleurs, des outils pour se former en autonomie sont disponibles en ligne :
La lutte contre le moustique tigre peut, dans certains cas, nécessiter l’utilisation de produits biocides. Pour ce faire, les agents amenés à les utiliser devront se former en obtenant le Certibiocide, une certification délivrée par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Ce certificat permet l’achat et l’utilisation de produits biocides notamment des produits larvicides utilisés dans le cadre de la lutte contre le moustique tigre en milieu urbain. Il est nécessaire de s’inscrire au préalable sur la plateforme en ligne pour bénéficier de cette formation.
En Alsace, les études de terrain ont montré qu’environ 80% des gîtes larvaires se situent sur le domaine privatif, et environ 20% sur le domaine public.
Le diagnostic permet de repérer et cartographier les sites favorables au développement du moustique tigre sur le domaine public : sur la voirie, dans les parcs et jardins, dans le réseau d’assainissement ainsi que dans les différents services de la collectivité et les bâtiments publics.
Certains gîtes larvaires peuvent être éliminés facilement : jardinières, déchets, bâches, séparateurs de voies, pneus et de manière générale, tout objet amovible pouvant contenir de l’eau dans la durée.
D’autres gîtes structurels ne sont pas supprimables :
Les gîtes non supprimables doivent être cartographiés et pourront être neutralisés au cas par cas, selon le type de gîte, par l’application d’un larvicide ou par la réalisation modifications pérennes.
Pour limiter la présence de gîtes larvaires sur le domaine public, il faut intégrer la problématique du moustique tigre à tous les niveaux réglementaires.
Pour cela le Maire dispose de différents outils réglementaires: Compétences du Maire en matière de salubrité publique et de lutte contre les moustiques.
Le règlement de tout espace public ou partagé doit préciser les gestes de prévention à mettre en place pour éviter la prolifération du moustique tigre.
Par exemple :
Etudes locales : Une étude menée en 2020 par le SLM67 au niveau d’un cimetière de Schiltigheim a montré que 70% des tombes possédaient au moins un gîte potentiel, avec un maximum de 20 gîtes par tombe.
Les cimetières constituent donc des sites propices au développement du moustique tigre.
Certains ouvrages liés au bâti peuvent favoriser le développement des moustiques tigres (Préconisations générales d’urbanisme). Il est donc recommandé de prendre en compte cette problématique en amont, avant la construction, en :
Pour des bâtiments composés de toits plats, de corniches ou de dalles sur plots, sur lesquels une lame d’eau peut stagner pendant plus d’une semaine, des solutions techniques peuvent être envisagées, en :
Le pouvoir de police général du maire en matière de prévention des maladies épidémiques et contagieuses et de maintien de l’hygiène et de la salubrité publique, lui permet de prendre la décision de fixer un arrêté municipal pour stipuler que les particuliers et professionnels de la commune doivent tout faire pour endiguer la prolifération du moustique tigre et supprimer les gîtes larvaires se trouvant sur leur propriété.
La lutte contre le moustique tigre nécessite de mettre en place un plan d’action pluriannuel et ceci le plus tôt possible. En effet, les actions mises en place n’auront pas un effet immédiat, alors que le moustique tigre poursuivra progressivement son installation sur le territoire (témoignages de citoyens exposés aux moustiques tigres). Ces actions devront absolument être répétées chaque année. Pour aider les collectivités à organiser la lutte contre le moustique tigre, ce guide liste les différentes actions à appliquer selon le public et la période de l’année.